Les dieux sont parmi nous - Balance ton satyre n°3 : Amymonè, la Danaïde sans peur et sans reproches

Texte :

La chronique Les dieux sont parmi nouspointe la « survie » des dieux, des héros et des mythes de l’Antiquité, dans les domaines les plus variés de la vie quotidienne, de la culture populaire, de la publicité, du cinéma, de l’art moderne, de la bande dessinée, de l’urbanisme, de la technologie ou de la science (astronomie, médecine)...

Les Danaïdes n’ont été meurtrières qu’à 96 %, puisque deux sur un total de cinquante n’ont pas tué de mari.

Commençons par Amymonè « l’Irréprochable ». À peine débarquées, les Danaïdes ont soif ; Argos est sans eau. Amymonè, armée de son arc, part à la recherche d’une source. Voici le compte-rendu de son aventure par Hygin (Fab. 169A) : « Elle fut envoyée par son père quérir de l’eau afin de faire un sacrifice ; pendant qu’elle en cherchait, elle s’endormit, vaincue par la fatigue. Un satyre voulut la violer ; elle implora l’assistance de Poséidon. Comme le dieu avait lancé son trident contre le satyre, l’arme se ficha dans la pierre. Poséidon mit en fuite le satyre et demanda à la jeune fille ce qu’elle faisait en cet endroit désert. Elle répondit que son père l’avait envoyée chercher de l’eau. Poséidon s’unit à elle et lui promit une récompense : il lui ordonna de retirer son trident de la pierre. Elle l’arracha et trois sources en naquirent... »

Il existe plusieurs versions de l’histoire ; voici la dernière, révélée par un papyrus, et due à notre anonyme chroniqueur contemporain des faits :

« Encore une agression de satyre. Alors qu’une jeune migrante cherchait une fontaine dans notre région asséchée par le réchauffement actuel de notre climat, un satyre local a jailli du sous-bois et tenté d’abuser d’elle. Il a plus tard déclaré qu’il n’avait fait que se défendre, l’étrangère l’ayant blessé d’une flèche. Attiré par les cris de la jeune victime, un Triton a eu le réflexe d’appeler son maître, Poséidon, le dieu à la crinière de sombre azur. Celui-ci n’a eu qu’à lever son trident : le satyre a décampé sans demander son reste ; il a été arrêté et risque gros.

Le trident est à la mer ce que la foudre est dans le ciel. Frappée jusques au fond du cœur, la belle enfant est tombée dans les bras du dieu des embruns et des grottes marines. Depuis quelques jours, là où le trident a frappé, jaillit des profondeurs une source abondante et pérenne, irréprochable comme l’amour partagé. »

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