Édito convivial

1 décembre 2020
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« Trois convives repas, neuf convives fracas! » : comme aujourd’hui ce proverbe latin - le nombre étant parfois porté à sept - résonne juste à nos oreilles ! Même les plus solitaires et les plus austères se prennent à rêver à la douceur de se retrouver ensemble à table. 

Pourquoi ? C’est qu’à table nous partageons autre chose que le pain, nous partageons le présent, « la substance de l’instant »,  τὴν ἐξαίφνης φύσιν, comme la définit Platon qui, en matière de Banquet, est sans conteste un maître. Il faut la chaleur des convives, leur présence — et le ventre plein — pour arriver à ne pas regarder devant ou derrière soi, obnubilés par un futur inexistant et un passé intouchable, voire à l’intérieur de soi qui, toujours, nous échappe. Nous avons besoin des autres pour être présents.

Puisque cette année nous devons revoir la convivialité à la baisse, délectons-nous de l’étonnante et foisonnante littérature autour de la table que nous ont laissée les Anciens : les Banquets, les Propos de table, les Dîners de Sage et Cènes en tout genre, les symposiaka ou sympotika, comme disaient les Grecs, la cena comme l’appelait les Romains. Car à la table des Anciens, tout arrive : on y mange, on y boit, on y rit, on y crie, on y aime, on y pleure, on y pense, on y tue, en un mot, on y vit, mortels comme immortels. Avec eux, nous partageons cette passion commune de la table mais, à notre différence, ils nous ont laissé des textes admirables pour la goûter par les mots.

Amis des Classiques à table, à la table des mets et des mots de l’Antiquité !

Faut-il prendre les Deipnosophistes au sérieux ? File:Symposium scene Nicias Painter MAN.jpg À la Table des Anciens